A partir de l’été 2014 a été commémoré le centième anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. Le 28 juillet 1914 éclatait en Europe une guerre qui allait impliquer un grand nombre de pays à travers le monde. La Première Guerre mondiale a entraîné de profondes modifications dans les sociétés des États d’Europe et a préparé le terrain pour les conflits et pour les idéologies totalitaires qui ont suivi. Près de 30 millions de personnes ont souffert de cette « catastrophe originelle du XXème siècle ».

Pourtant, qui aurait cru, dans les périodes troublées des conflits du siècle dernier, que les Européens, qui se sont combattus avec acharnement au prix de millions de morts, pourraient aujourd’hui élire leur Parlement européen lors d’élections libres et même nommer eux-mêmes pour la première fois un président commun à la tête de la Commission européenne ?

La paix n’est toutefois pas une évidence. L’intérêt croissant pour les courants populistes qui se manifeste aujourd’hui à travers toute l’Europe rend d’autant plus indispensables la mobilité, les échanges et l’apprentissage interculturels. À l’heure où les citoyens témoignent indifférence ou lassitude face au projet européen, les douloureux souvenirs des catastrophes du XXème siècle rappellent que l’avenir de l’Europe ne peut résider dans la relance des concepts d’États-nations, mais qu’il faut au contraire s’efforcer de renforcer l’identité européenne et de rechercher des solutions communes.

Le développement d’une conscience européenne et la question d’une mémoire collective qui ouvrirait la voie à une mémoire transnationale et à la découverte et la compréhension des différentes visions nationales de l’Histoire, sont ici d’une importance centrale, et ce précisément chez les jeunes générations, qui n’ont jamais fait elles-mêmes l’expérience de la guerre et des conséquences qu’elle entraîne durant des décennies.

En France comme en Allemagne, la Première Guerre mondiale et ses effets pour l’Europe ont fait l’objet d’un travail de mémoire et de nombreuses initiatives. À travers cet appel à projets particulier, l’OFAJ s’est adressé aux jeunes, aux acteurs du travail en faveur de la jeunesse et de l’éducation ainsi qu’aux associations de la société civile, en France et en Allemagne. Il voulait les encourager à organiser conjointement des projets binationaux et trinationaux pour sensibiliser les jeunes à ces valeurs européennes et à leur signification par-delà les frontières et prendre part à ce travail de mémoire et de commémoration.
Des projets innovants et tournés vers l’avenir, en lien avec ce thème, ont été déposés (par ex. travail de mémoire, dialogue entre les générations, projets multimédia, publications, projets de recherche, etc.). L’accent a été mis sur deux points : la transmission de valeurs pacifiques dans l’esprit de la pédagogie de la paix et la réflexion sur des approches ou des instruments concrets destinés à entretenir un travail de commémoration.

Groupes cible du projet : jeunes, groupes scolaires, étudiantes et étudiants, chercheuses et chercheurs, pédagogues multiplicatrices et multiplicateurs, etc.

Combien de projets ont été retenus ? 100 projets pour la paix.

Au cours de ces cinq années de commémoration, l’OFAJ a soutenu un total de 100 projets.